Licitor est de loin le site dédié aux enchères immobilières le plus connu en France. Cette page a pour objectif de vous présenter le site, ses origines, ce qu’on y trouve, ce qu’on n’y trouve pas, afin de préparer au mieux votre acquisition via les ventes judiciaires.
Qui édite Licitor ?
La société Ferrari Conseil (fiche sur Infogreffe) installée à Paris est née en 1987 propose d’accompagner les professionnels du droit dans les formalités autour des ventes judiciaires consécutives à des saisies immobilières, des liquidations judiciaires ou encore des licitations. Pour certains services qui sont obligatoirement réalisés par les professionnels du droit, Ferrari Conseil propose des partenariats avec des avocats vers lesquels les clients sont redirigés.
Cette société a notamment crée le site Licitor dont la marque est déposée à l’INPI sous la référence 97657915 (fiche sur le site de l’INPI). Ce site a vu le jour au milieu des années 90.
Licitor à l’origine
Le mot « Licitor » a été choisi pour son origine latine qui est dérivé du verbe liceor signifiant enchérir.
À ses débuts, le site ressemblait à ça :
C’est pas très beau, mais pour l’époque c’était déjà génial et surtout, on trouvait plus de 1 000 annonces. La réelle valeur ajoutée qu’a apporté le site Licitor à l’époque c’est qu’il était possible de trouver de nombreuses annonces d’enchères judiciaires sur un seul et même site alors qu’il fallait auparavant consulter les journaux papier pour prendre connaissance de ces annonces.
Et de nos jours ?
Le site a désormais plus de 20 ans d’existence et a naturellement connu différentes évolutions pour s’adapter au goût du jour. Comme vous pouvez le voir, le logo a changé. L’éditeur a même développé son application mobile. Aujourd’hui, le site est nettement plus intuitif qu’à ses débuts et ressemble à ça :
Les deux onglets clés qui sont les prochaines ventes et les résultats sont bien mis en avant. La carte qui est disposée juste en dessous permet de se rendre rapidement sur la zone qui nous intéresse ou du moins sur la zone du Tribunal qui nous intéresse.
Sur la partie de gauche, l’encart de surenchère est particulièrement intéressant dans la mesure où on peut voir ce sur quoi il est encore possible de surenchérir dans les délais légaux.
Le site est garni en annonces pour différentes régions de France avec des départements où il y a beaucoup plus d’annonces que pour d’autres. À Paris, Marseille, Lyon, Montpellier, l’Ile-de-France en général, il y a plus d’annonces que pour la moyenne et c’est simplement le facteur démographique qui le justifie.
L’annonce en elle-même est plutôt très succincte mais elle a le mérite de ne pas comporter des tas de publicités gênantes comme sur des sites d’annonces immobilières classiques.
Mon avis sur Licitor
Licitor jouit aujourd’hui d’une certaine notoriété grâce à son ancienneté et la quantité des annonces qu’on y trouve. Il s’agit d’un bon site pour faire quelques recherches, mais il est très important de garder en tête que Licitor ne comporte pas toutes les annonces des enchères judiciaires.
La plateforme présente cependant quelques défauts majeurs auxquels j’ai fait face pendant des années de recherche sur ce site et une utilisation hebdomadaire.
La recherche
Le premier défaut passe inaperçu pour ceux qui démarrent leur recherche de bien immobilier. Les professionnels, marchands de biens et ceux qui parcourent Licitor depuis des années comprennent ce défaut majeur qui se situe au niveau de la méthodologie de la recherche géographique.
Licitor classe les annonces selon le Tribunal où va être vendu le bien et non selon le lieu géographique du bien. Dans la grande majorité des cas, cela ne pose pas de problème puisque la plupart des biens sont vendus dans le Tribunal du département.
Or, dans le cadre de liquidation judiciaire ou licitation, il arrive à de nombreuses reprises que les biens soient vendus à des centaines de kilomètres de leur implantation géographique. Ainsi, il arrive qu’un appartement à Nice se vende au Tribunal de Lille, qu’une maison à Bordeaux se vende dans un Tribunal de Bretagne, ou encore qu’un local commercial implanté à Nantes se retrouve au Tribunal de Grenoble.
Si votre objectif est d’acheter un appartement à Paris, rien ne vous garantit que vous aurez toutes les annonces de Paris en cliquant sur le Tribunal de Paris.
Les multiples lots dans une seule annonce
Quand on recherche différentes annonces, l’important est de pouvoir les trouver selon les critères qu’on se fixe. Malheureusement, il arrive que certains biens n’apparaissent même pas du fait de leur mauvaise présentation.
L’exemple le plus frappant correspond à l’annonce qui comporte plusieurs lots. Il arrive qu’un débiteur saisi se fasse vendre son appartement et les deux boxes qui constituent des dépendances.
Pour attirer davantage de monde, il peut être décidé de dissocier les lots mis en vente et il est possible de se porter acquéreur uniquement du logement, uniquement d’un box, ou encore de la totalité des biens. Ceci est un plus puisque ça permet d’attirer un plus grand nombre de candidats acquéreurs, cependant dans la présentation des annonces, on peut s’y perdre.
Dans ce cas de figure, il se peut que l’internaute recherche un appartement et que dans le titre de l’annonce trouvée, il voit le mot « box » uniquement. Ceci le fera automatiquement passer à une autre annonce sans consulter correctement l’annonce multi-lots.
Le manque de précisions
La plupart des annonces sont assez succinctes et reprennent les éléments clés concernant le bien à vendre. Cependant, certaines annonces n’affichent même pas des éléments capitaux comme la surface. Or, il est impossible d’avoir une évaluation du prix du bien sans connaître cette information.
Je pense que pour ce défaut, l’erreur n’est pas imputable à Licitor, mais à l’avocat qui communique les informations à Licitor en vue de la publication.
Il y a également un autre défaut pour certains biens promotionnés. En effet, on retrouve dans certains cas ce qu’on appelle une faculté de baisse de mise à prix. Imaginons un bien qui vaut 150 000 euros sur le marché de gré à gré. De toute évidence, aucune personne sensée n’ira participer à la vente si la mise à prix est déjà à 150 000 euros. Dans ce genre de cas de figure, le juge peut autoriser la faculté de baisse de mise à prix, bien avant la séance de vente aux enchères.
Or, cette information est capitale et elle n’apparaît pas toujours sur les annonces de Licitor.
Les résultats des ventes
Enfin, le dernier élément gênant sur le site Licitor concerne le résultat des ventes. Comme vu plus haut dans cette page, Licitor présente deux onglets clés avec les prochaines ventes et les résultats des ventes.
Une fois que la vente est passée, il est donc logique que cette dernière rubrique soit mise à jour en mentionnant les prix auxquels les biens se sont vendus. Il peut être tout à fait logique que la mise à jour ne soit pas faîte dans la journée. Or, et pour pouvoir éventuellement surenchérir, il est important d’avoir accès à cette information rapidement.
Il arrive dans de nombreux cas que les prix ne soient pas mis à jour même après plusieurs semaines (il est déjà trop tard pour enchérir).